vendredi 23 mai 2014

Embarquement imminent

Embarquement imminent. Le moment est venu de refaire mes adieux au continent américain. Après, j’aurai deux semaines en mer pour prendre le temps de faire le bilan des neuf derniers mois.

En attendant, je vais me contenter de raconter un peu mes dernières semaines. Mon séjour à Salvador da Bahia ne s’est pas trop mal passé, même si en tant qu’étrangère, j’avais la sensation d’être coincée dans le quartier touristique. Chaque fois que je tentais de m’en éloigner, on m’arrêtait en me disant « non, tu ne devrais pas aller par là, c’est dangereux ». Heureusement que le quartier touristique était vraiment beau !



À Recife, je pense que j’ai passé la pire semaine de tout mon voyage ! Le courant n’est pas particulièrement bien passé avec mon hôte. Ce sont des choses qui arrivent. Et, outre mon boulot, j’ai passé une bonne partie de mes journées à remuer ciel et terre pour trouver un médecin parlant anglais ou français pour remplir mon certificat médical pour la traversée. Moi qui pensais que ça n’allait être qu’une simple formalité ! J’ai passé des heures dans – et à attendre – les transports en commun, et ai été renvoyée de mains en mains comme dans la maison des fous d’Astérix. Ces mésaventures m’auront au moins donné l’occasion de visiter un hôpital brésilien. Toute une expérience ! J’ai eu la sensation d’avoir été catapultée à Calcutta. Des blessés ensanglantés sur des civières dans tous les coins, des gens perdus à l’air désespéré... Je ne me sentais pas trop à ma place avec mon petit certificat médical. Je suis finalement tombée sur une dame qui n’avait pas l’air surchargée de travail et a pris le temps de passer des coups de fil dans toute la ville pour me trouver une solution. C’est finalement l’agent de la CMA CGM de Recife qui m’a pris rendez-vous chez un vieux médecin qui baragouinait à peine quelques mots d’anglais et à qui j’ai dû traduire le certificat et dicter les réponses.



J’ai ensuite poursuivi ma route jusqu’à Natal, soulagée d’avoir enfin achevé toutes les formalités pour pouvoir embarquer. Walter et Bruna, mes hôtes de Natal sont très sympas et je passe des heures à débattre de tout et de rien avec Walter et à jongler entre l’anglais et le portugais selon que je parle à l’un où à l’autre. Je suis contente de finir mon voyage sur une bonne expérience, même si je vais quitter le Brésil avec plaisir, car ce n’est pas un pays fait pour moi (plus de détails dans le bilan à venir). J’ai aussi hâte d’être de retour en France, de retrouver famille et amis et un peu de stabilité et de sécurité (je crois que je me fais vieille !).

En attendant, comme à l'aller, vous pouvez suivre l'avancée de mon cargo sur http://www.marinetraffic.com. Cherchez le CMA CGM PLATON dans la barre de recherche et sélectionnez le "container ship", puis cliquez sur "afficher sur la carte en direct". Je ferai escale en Espagne, aux Pays-Bas et en Angleterre avant d'atteindre Le Havre et de remonter la Seine jusqu'à Rouen. Je devrais avoir de belle photos à mon arrivée...

dimanche 4 mai 2014

Rio de Janeiro - Vitória do Espírito Santo (... Amen!) - Salvador da Bahia


Toutes mes excuses pour ce long silence. Entre le boulot et les découvertes touristiques, je n’ai pas eu beaucoup de temps libre pour écrire. Après deux semaines à Iguazú, dont une accompagnée de Florencia, mon hôte de Posadas (c’est ce qui arrive quand une expérience couchsurfing se passe tellement bien qu’on n’arrive plus à se séparer), j’ai continué ma route vers Rio de Janeiro. Là, un petit conseil s’impose pour les freelances comme moi qui ont besoin d’un minimum de calme pour travailler : une auberge de jeunesse dans une favela de Rio, quelques mois avant la coupe du monde, ce n’est pas la meilleure des idées ! Mais j’ai miraculeusement réussi à faire abstraction du bruit des marteaux-piqueur, des cris des voisins et des discussions animées de mes camarades de chambrée. Heureusement, car ce n’est pas le boulot qui manquait et j’ai à peine eu le temps d’aller me balader sur les plages de Copacabana, Ipanema et Leblon... sous la pluie. Eh oui ! Il ne fait pas toujours beau à Rio.




Après une semaine aussi animée, j’étais bien contente de recevoir une invitation de João, un couchsurfeur de Vitória, à mi-chemin entre Rio et Salvador da Bahia. Je suis passée en quelques heures d'une petite maison de favela au 11e étage d’un immeuble avec gardien et femme de ménage, avec une chambre et un bureau pour moi toute seule, chouchoutée par un hôte qui m’apportait des fruits exotiques frais pour me donner du cœur à l’ouvrage. João s’est levé à 5h30 du matin pour venir me chercher à la gare routière et m’a préparé un petit-déjeuner de rois. Puis on est allés faire une balade à vélo, suivie d’un match de foot local (sans quoi mon expérience du Brésil n’aurait vraiment pas été complète) et, après un bon repas (préparé par la femme de ménage, bien sûr) et une courte sieste, on est montés à une Église en haut d’une colline qui surplombe la ville. Tout ça rien que pour la première journée. Je vous laisse imaginer le reste de la semaine. João a aussi été très patient avec mon portugais encore très bancal et j’ai énormément progressé en quelques jours.




À l'approche de la coupe du monde, les Brésiliens s'échangent des autocollants des joueurs de foots. Et les enfants ne sont pas les seuls à se prendre au jeu !













Les adieux ont encore une fois été difficiles, ainsi que la réadaptation à la vie d’auberge de jeunesse. Je suis maintenant à Salvador. La ville est très belle, mais mon quartier craint un peu. Je vais donc éviter de sortir le soir, ce qui limite un peu vu que la nuit tombe vers 17h30. Hier j’ai commencé à discuter avec un Uruguayen, ancien Tupamaro (mouvement d’extrême gauche auquel appartenait Pepe Mujica), qui a passé toute la période de la dictature uruguayenne en prison et m’a raconté plein d’anecdotes. On s’est baladés ensemble aujourd’hui, en parlant politique, voyages et dessin (il a appris à peindre en prison, pour passer le temps et m’a notamment expliqué comment il fabriquait de la peinture à l’huile avec les moyens du bord). Une rencontre intéressante qui m’a donné envie d’aller refaire un tour en Uruguay. Mais c’est vers le nord que je me dirige : prochain arrêt, Recife !


Salvador