mardi 25 octobre 2011

Me voilà de retour de notre atelier de fabrication de vélos-machines à San Lorenzo Texmelucan avec des gamins de 5 communautés en conflit. J'étais un peu inquiète avant d'arriver, car je m'attendais à plus de tensions entre les ados dont certains ont vu leur père ou leur frère tué par des membres de la communauté d'autres participants. Mais tout s'est très bien passé. Les mômes n'avaient pas l'air de se détester et ont bossé ensemble sans aucun problème.

On est partis vendredi à 4h du matin avec 9 amis de Oaxaca et de Mexico. La route était super belle, au milieu des montagnes et des champs tapissés de roses d'Inde, la fleur des morts, que les Mexicains déposent sur les autels qu'ils consacrent à leurs morts lors de la Toussaint. Mais, encore une fois, entre les virages à 90°, les nids de poules et les bouts de route effondrés, j'ai cru qu'on n'allait jamais arriver vivants !



La plupart d'entre nous avait peu d'expérience en fabrication de vélos-machines, notamment René et moi, qui avions seulement aidé Draks à construire le vélo-mixeur "girafe". Mais comme on manquait de "professionnels", Draks nous a donné la charge d'une équipe de six gamins. Je doutais de notre réussite, surtout qu'on était sensés finir la machine en une journée, mais avec mes maigres connaissances en mécanique vélo, la débrouillardise de René et le manuel de fabrication rédigé par CACITA, on y est arrivés et on a même été la deuxième équipe à terminer ! Et voilà le résultat : un magnifique vélo-moulin, qu'il ne reste plus qu'à peindre !



Ça a été vraiment le fun de bosser avec ces gamins, qui se sont montrés super intéressés et pas trop désespérés par notre incompétence. Les filles étaient un peu timides au début et avaient un peu peur des outils électriques, mais on les a un peu poussées (surtout René, qui laissait à peine les garçons toucher aux outils !) et, à la fin, elles se battaient presque pour les utiliser. Ça faisait plaisir à voir, surtout dans une société comme celle du Mexique, qui est encore très machiste.



 En parallèle à l'atelier de vélos-machines, Pancho et Chucho ont mis en place une radio qui diffusait dans tout le village. J'étais la plupart du temps trop occupée pour écouter ce qui s'y racontait, mais j'ai vu quelques-uns des gamins y participer avec une éloquence impressionnante. Quelques professeurs et membres de la communauté ont aussi participé, en espagnol et en zapotèque et toute notre équipe a été interviewée, une fois notre vélo-moulin terminé.



Retro a également animé un atelier de stencil, qu'il a malheureusement dû écourter, car la fabrication des machines nous a pris plus de temps que prévu.


Nous avons fini le weekend par une présentation des machines sur la place du village. Sur la photo, on ne voit presque que des hommes. Les femmes sont arrivées plus tard, dans leurs belles robes à fleurs, et se sont montrées au moins aussi intéressées que les hommes, mais mon appareil photo n'avait malheureusement plus de batterie.

1 commentaire:

  1. Coucou Lisou !
    C'est drôle, je suis allée moi aussi à San Lorenzo et j'ai "vécu" dans des familles à Teojomulco à côté (village avec lequel ils sont en conflit). C'était dans le cadre du voyage d'initiation à l'aide humanitaire que j'ai fait au CEGEP. Peut-être que tu as travaillé avec des enfants que je connais !!! Bises, Geno

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