Cette dernière semaine, c’est
surtout la vie nocturne de Santa Catarina que j’ai découvert, et
plus précisément la culture musicale. Vendredi, je suis allée à
une soirée forró, une musique et une danse typique du Brésil. On
peut dire que je n’étais pas vraiment dans mon élément. C’était
dans un bar où tout le monde vient spécialement pour danser. Et
dans les règles de l’art, s’il vous plaît. Et comme ça se
danse à deux, impossible de faire n’importe quoi, car les pieds du
partenaire risquent de souffrir. Deux mecs ont tenté de me faire
danser, les deux ont abandonné ! Je me suis fait une raison et
je me suis contentée de regarder.
Le lendemain, Márcio, un couchsurfeur,
organisait un barbecue. La viande était bien sûr délicieuse et,
détail insolite, ici ils la trempent dans de la farofa, la farine de
manioc frite qui accompagne également la feijoada. Étonnant, mais
pas mauvais.
Nous sommes ensuite tous allés dans un
bar de Lagoa da Conceição, où les reprises de bon vieux rock m’ont
fait me sentir plus à l’aise que la veille !
Dimanche, c’est un incontournable de
la culture brésilienne que j’ai découverte : la samba. La
soirée avait lieu dans une vieille cabane de pêcheurs açorienne
transformée en bar et l’ambiance y était beaucoup plus
décontractée qu’à la soirée forró. Il y avait foule, mais même
serrés comme des sardines, les Brésiliens arrivent à danser à
deux. Il y avait des gens de tous les âges, de tous les milieux
sociaux et de toutes les couleurs. Il y avait tellement de monde que
je pouvais danser n’importe comment, personne ne s’en rendait
compte. À part mon partenaire, bien sûr, mais grâce à un jeune
homme très patient, j’ai réussi à faire quelques pas qui
ressemblaient à quelque chose ! Même les serveurs dansaient et
accompagnaient le groupe en marquant le rythme avec les ustensiles de
cuisine. Cette soirée restera un de mes meilleurs souvenirs de
Florianópolis ! Voici un extrait en vidéo de très mauvaise
qualité... on fait ce qu’on peut...
Pour conclure ce mois au Brésil, je
vais tenter de faire un petit récapitulatif de ce qui m’a surpris
(ou pas) ici, des clichés qui sont tombés et de ceux qui se sont
avérés vrais. Je dois préciser avant tout que l’État de Santa
Catarina, de par sa richesse et sa forte influence européenne, n’est
pas très représentatif du Brésil en général. On y parle de foot et on y danse la samba, mais les inégalités
sociales n’y sont pas flagrantes et la crise n’a pas l’air de
s’y faire sentir. Je ne parlerai donc pas des Brésiliens, mais des
« gens d’ici », ceux que j’ai rencontrés.
- Les gens d’ici sont vraiment
chaleureux. On se salue par une bise et une accolade pleine
d’affection, on se sourit, on ne fuit pas le contact physique. Il
n’y a pas d'« espace vital » à respecter comme en
France.
- La drague semble être ici un art de
vivre. Et on ne passe pas par quatre chemins. Les approches sont
directes et personne ne semble chercher le grand amour, mais plutôt
le plaisir du moment. J’ai d’ailleurs rencontré pas mal de mères
célibataires par choix, heureuses de vivre des relations libres sans
engagement. Et ce n’est pas une question de génération : la
mère de mon hôte couchsurfing et ma propriétaire, qui doivent
toutes deux avoir la cinquantaine, m’ont incitée à me trouver un
copain temporaire, histoire de profiter au mieux de mon séjour !
- Les strings sur la plage sont bel et bien monnaie courante.
- Les gens d’ici ADORENT les photos
de groupe. Que ce soit lors d’une soirée entre amis ou d’une
balade sur la plage, on ne part pas sans s’être pris en photo tous
ensemble.
- Ici, il y a des tourniquets comme
dans le métro dans tous les bus.
- Les gens d’ici installent des
prises électriques en plein milieu des murs. Je n’ai pas encore
compris pourquoi.
- Ici, les pièces de monnaie d’une
même valeur peuvent être différentes et certaines de valeurs
différentes peuvent être fortement similaires. Juste pour embêter
les étrangers.
- La pub à la télé est
particulièrement agressive. Il y a même des flashs de pub d’1/4
de seconde : en plein milieu d’un programme, une photo de
parfum apparaît, tellement vite qu’on n’a même pas le temps de
lire la marque. Il n’est pas rare non plus de voir un présentateur
faire de la pub pour de la lessive en plein milieu d’une émission
qui n’a rien à voir ou les acteurs d’une série se rendre au
supermarché et vanter les nombreuses qualités d’une marque de
plats préparés pendant trois bonnes minutes !
- Les gens d’ici peuvent réellement
parler de foot pendant dans des heures. Mais il ne faut pas croire,
on rencontre aussi des Brésiliens qui n’aiment pas le foot.
- Ici, il peut crachiner toute la
journée comme en Bretagne.
- Les gens d’ici sont optimistes.
Quoi qu’il arrive, tout va bien se passer.
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Ma ruelle. Et au bout, derrière l'arbre, la lagune et les montagnes. |