jeudi 21 novembre 2013

Semaine intense pour moi. J’ai du travail de relecture en plus de mes traductions habituelles et je dois m’en occuper tard le soir ou tôt le matin à cause du décalage horaire avec l’Europe et Dubaï. En plus de ça, je commence à avoir pas mal d’amis ici et je n’ai donc pas pu m’empêcher de sortir tous les soirs. Moi qui ai besoin de mes neuf heures de sommeil par jour, j’ai un peu du mal à suivre le rythme. Du coup, mon article de la semaine va être court. Surtout que j’ai rendez-vous pour sortir dans une demi-heure. Je me contenterai donc d’une anecdote :

Dimanche, on est allés déjeuner au marché du port. C’est un marché couvert, connu pour ses restaurants de grillades. Je n’ai pas l’habitude de me bâfrer de viande, mais quand il s’agit d’une coutume locale, je me laisse facilement convaincre. On s’est donc commandé une montagne de steaks, côtelettes, saucisses, boudin noir et autres morceaux non identifiés, accompagnés de légumes grillés et de frites bien grasses. Et là, alors que je saupoudrais mes frites d’une bonne dose de sel, j’ai découvert une nouvelle profession, quelqu’un qui avait admirablement su combler une niche par encore exploitée : il se frayait un chemin entre les tables, armé d’un tensiomètre et proposait aux clients, occupés à venir à bout de leur pyramide de barbaque luisante de graisse, de prendre leur tension. Y’a des jours, comme ça, où on rencontre des génies...

Allez, je vous mets quand même une petite photo, juste parce que c'est vous. J'ai pu observer de prêt hier soir comment l'Uruguay se qualifiait pour la coupe du monde sans rien faire. C'est quand même un comble d'aller au stade en Uruguay et de ne pas voir un seul but !

Soy celeste...

vendredi 15 novembre 2013

Carnaval et football

Encore un peu de musique au programme de cette semaine. Je suis allée avec les filles voir les présélections des groupes qui joueront pendant le carnaval. Eh oui, le carnaval n’est pas l’apanage du Brésil ! Ici, il dure 40 jours, de fin janvier à fin février. Les Uruguayens déclarent fièrement que c’est le plus long du monde. Bizarrement, personne ne m’a affirmé que c’était le plus beau. Je crois que le voisin brésilien et difficile à battre à ce niveau-là. Je ne serais plus là pour juger, mais j’espère quand même pouvoir assister aux premiers jours de la fête et, en attendant, je me contenterai des répétitions.

Les présélections étaient... surprenantes ! Il faut savoir que le carnaval ici n’est pas simplement un défilé. Des scènes, appelées tablados, sont éparpillées un peu partout dans la ville et s’y succèdent plusieurs genres de présentations : les revistas, les humoristas, les parodistas et les murgas. Les revistas sont des spectacles de danse. Celle à laquelle ont a assisté ressemblait à un mauvais remake de Fame. Il faut dire qu’ils ne portaient pas leurs costumes de carnaval, ce qui devait leur ôter une partie de leur charme. Les humoristes présentaient une sorte de sketch digne d’un spectacle de fin d’année niveau collège, dans lequel se succédaient les blagues Carambar et j’étais presque contente de ne pas tout comprendre à cause de l’accent. Les parodistas tenaient plus de la pièce de théâtre, en l’occurrence, un remake des Trois mousquetaires qui ne cassait pas non plus trois pattes à un canard. Bref, le seul genre que nous avons apprécié, c’était les murgas : chœurs d’hommes interprétant en chanson et avec humour les évènements politiques et sociaux de l’année. Pour le coup, on a regretté de ne pas tout comprendre. En voici un extrait en vidéo (encore une fois, veuillez m'excuser pour la mauvaise qualité) :



Deuxième événement de la semaine : le match de foot Jordanie-Uruguay (match aller des qualifications pour la coupe du monde 2014, pour ceux qui ne sont pas au courant). Pour vous donner une idée de l’importance du foot en Uruguay : c’est le seul type d’évènement pour lequel les Uruguayens arrivent à l’heure, voire carrément en avance ! La rue principale de la capitale était fermée pour que les habitants puissent assister au match sur écran géant (pour les mots « principale », « capitale » et « géant », remettez ça à l’échelle de l’Uruguay dans votre imagination, hein, ne vous imaginez pas une foule de 500 000 personnes devant un écran de 10 m de large sur les Champs-Élysées). Le bleu et blanc était de mise (et le thermos sous le bras et maté à la main, cela va sans dire) et tout le monde était assis sur la chaussée, malgré les rayons foudroyants du soleil de l’été qui est enfin arrivé. L’Uruguay a gagné 5/0. Je suis contente, car mes colocs et moi avons acheté des billets pour le match retour et l’ambiance au stade est donc garantie !



jeudi 7 novembre 2013

La Liverpool d’Amérique latine


Et voilà ! Ce qui devait arriver arriva : je suis encore tombée amoureuse d’une nouvelle ville ! Montevideo a tout des villes qui me plaisent et me fait beaucoup penser à Liverpool en bien des aspects :


- Le fait que ce soit une ville portuaire, d’abord. Le port de commerce est en plein centre-ville et moi qui aimais déjà voir les grues charger les cargos, depuis la traversée, j’ai carrément un pincement au cœur dès que j’aperçois un conteneur ! Et ici, on les aperçoit de chaque coin de rue !

- Le côté « gloire déchue », ensuite. Les vieilles maisons style Art déco toutes décrépies, les bâtiments grandioses grisés par le temps, les azulejos ternis et ébréchés, etc. Et les vieilles voitures des années 60 aussi, qui sont très nombreuses et toutes plus belles les unes que les autres. On croise même encore beaucoup de charrettes à cheval, utilisées par les personnes qui vivent du recyclage et vont de poubelle en poubelle à la recherche de plastique, de métal et de tout ce qui peut encore servir. J’ai vraiment l’impression de remonter dans le temps !




 - L’importance de la culture, aussi. Ici, tout le monde semble aimer parler d’art et de littérature. Il y a beaucoup de librairies et de bouquinistes, dont certains pleins de caractère, où les livres se mêlent aux plantes vertes sur plusieurs mètres de hauteur. Les musées sont presque tous gratuits et le théâtre et les concerts sont accessibles à tous à des prix souvent dérisoires. Montevideo est d’ailleurs la capitale latino-américaine de la culture en 2013 (tout comme Liverpool était la capitale européenne de la culture quand j’y habitais).

- La gentillesse de la population, enfin. Je crois qu’on ne m’a jamais autant souhaité la bienvenue. Les gens sont vraiment accueillants. Personne n’a l’air stressé. Chacun vaque à ses occupations, le thermos sous le bras et le maté à la main (vraiment partout : dans la rue, dans le bus, au travail, etc. l’Uruguayen ne se sépare pas de son maté !) et il règne une atmosphère de village (avec moins d’un million et demi d’habitants, Montevideo est une petite capitale).




Bref, je suis tombée sous le charme dès les premiers jours ! Il faut dire que mes colocs (trois Uruguayens et deux françaises) m’ont extrêmement bien accueillie et m’ont tout de suite mise dans le bain de la vie montévidéenne. Avec les filles, on est allées au marché qui a lieu deux fois par semaine à une ou deux rues de la maison, puis Bruno et Lisa m’ont un peu montré le centre-ville et le soir, Bruno  m’a accompagnée à un concert de musique klezmero-uruguayenne (eh oui !) où on a retrouvé quelques couchsurfeurs. Le dimanche, Bruno et les filles m’ont fait découvrir le marché Tristan Narvaja. C’est tout un quartier qui se transforme une fois par semaine en grand marché, avec quelques étals de fruits et légumes et des vendeurs d’animaux (du chien à la poule en passant par la mygale), mais surtout un marché aux puces où on trouve de tout : des antiquités plus ou moins antiques, des tournevis rouillés, des matés en sabot de bœuf, etc. Le soir, on a assisté à la répétition des llamadas pour le carnaval qui aura lieu en février (pendant 40 jours ! C’est le plus long du monde!). Plusieurs comparsas (groupes de percussionnistes) défilent dans les rues du quartier noir et s’appellent les unes les autres au rythme du candombe.





PS : pour ceux qui veulent voir des photos de ma nouvelle maison, c’est ici !