Et voilà ! Ce qui devait arriver
arriva : je suis encore tombée amoureuse d’une nouvelle
ville ! Montevideo a tout des villes qui me plaisent et me fait
beaucoup penser à Liverpool en bien des aspects :
- Le fait que ce soit une ville
portuaire, d’abord. Le port de commerce est en plein centre-ville
et moi qui aimais déjà voir les grues charger les cargos, depuis la
traversée, j’ai carrément un pincement au cœur dès que
j’aperçois un conteneur ! Et ici, on les aperçoit de chaque
coin de rue !
- Le côté « gloire déchue »,
ensuite. Les vieilles maisons style Art déco toutes décrépies, les
bâtiments grandioses grisés par le temps, les azulejos ternis et
ébréchés, etc. Et les vieilles voitures des années 60 aussi, qui
sont très nombreuses et toutes plus belles les unes que les autres.
On croise même encore beaucoup de charrettes à cheval, utilisées
par les personnes qui vivent du recyclage et vont de poubelle en
poubelle à la recherche de plastique, de métal et de tout ce qui
peut encore servir. J’ai vraiment l’impression de remonter dans
le temps !
- L’importance de la culture, aussi.
Ici, tout le monde semble aimer parler d’art et de littérature. Il
y a beaucoup de librairies et de bouquinistes, dont certains pleins
de caractère, où les livres se mêlent aux plantes vertes sur
plusieurs mètres de hauteur. Les musées sont presque tous gratuits
et le théâtre et les concerts sont accessibles à tous à des prix
souvent dérisoires. Montevideo est d’ailleurs la capitale
latino-américaine de la culture en 2013 (tout comme Liverpool était
la capitale européenne de la culture quand j’y habitais).
- La gentillesse de la population, enfin. Je
crois qu’on ne m’a jamais autant souhaité la bienvenue. Les gens
sont vraiment accueillants. Personne n’a l’air stressé. Chacun
vaque à ses occupations, le thermos sous le bras et le maté à la
main (vraiment partout : dans la rue, dans le bus, au travail,
etc. l’Uruguayen ne se sépare pas de son maté !) et il règne
une atmosphère de village (avec moins d’un million et demi
d’habitants, Montevideo est une petite capitale).
Bref, je suis tombée sous le charme
dès les premiers jours ! Il faut dire que mes colocs (trois
Uruguayens et deux françaises) m’ont extrêmement bien accueillie
et m’ont tout de suite mise dans le bain de la vie montévidéenne.
Avec les filles, on est allées au marché qui a lieu deux fois par
semaine à une ou deux rues de la maison, puis Bruno et Lisa m’ont
un peu montré le centre-ville et le soir, Bruno
m’a accompagnée à
un concert de musique klezmero-uruguayenne (eh oui !) où on a
retrouvé quelques couchsurfeurs. Le dimanche, Bruno et les filles m’ont
fait découvrir le marché Tristan
Narvaja. C’est tout un quartier
qui se transforme une fois par semaine en grand marché, avec
quelques étals de fruits et légumes et des vendeurs d’animaux (du
chien à la poule en passant par la mygale), mais surtout un marché
aux puces où on trouve de tout : des antiquités plus ou moins
antiques, des tournevis rouillés, des matés en sabot de bœuf, etc.
Le soir, on a assisté à la répétition des
llamadas pour
le carnaval qui aura lieu en février (pendant 40 jours ! C’est
le plus long du monde!). Plusieurs comparsas
(groupes de percussionnistes) défilent dans les rues du quartier
noir et s’appellent les unes les autres au rythme du candombe.
PS :
pour ceux qui veulent voir des photos de ma nouvelle maison, c’est
ici !