samedi 19 novembre 2011

Home sweet home

Comme certains s'en sont doutés, je suis finalement rentrée en France. Pour combien de temps ? Je ne sais pas. Ce n'est pas que j'ai déjà envie de repartir. Ça fait du bien de se poser un peu. Mais je ne compte pas m'installer en France et je repartirai donc sans doute bientôt à la recherche d'autres projets, de découvertes et d'un mode de vie qui me convienne. Peut-être repartirai-je vers le Nouveau Monde, peut-être pas... Ce blog reste donc en suspens, en attendant une nouvelle grande aventure...


Merci à tous ceux qui m'ont suivie. Ça fait toujours plaisir de voir qu'on peut faire rêver et permettre à ceux qui ne peuvent pas voyager de découvrir d'autres cultures et d'autres façons de vivre.

lundi 31 octobre 2011

Comme mon séjour à Oaxaca tire à sa fin, j'ai décidé de ne pas retourner à Eloxochitlan et de rester profiter de la ville et de toutes les activités touristiques que je n'ai pas encore eu le temps de faire.



À l'approche de la Toussaint, les squelettes et les têtes de mort ont fleuri à tous les coins de rue : en papier, en bois, en sucre, il y en a pour tous les goûts. Les marchés ont pris la teinte orangée de la fleur des morts et je ne me lasse pas de me perdre dans les allées de La Central, le plus grand marché de Oaxaca, une ville dans la ville, où les couleurs, les bruits ("Tlayudas! Tlayudas!", à prononcer d'une voix nasillarde) et les odeurs (mmmm, le cacao fraichement moulu !) se mêlent en une atmosphère étourdissante.



Mercredi, je suis allée visiter Monte Albán avec René. Nous avons suivi une visite guidée très intéressante avec deux dames qui venaient d'Argentine. Monte Albán est un site archéologique de culture zapotèque, avec des pyramides, des tombes (les Zapotèques enterraient leurs morts dans une tombe creusée sous la maison), un terrain de jeu de balle et plein de pierres sculptées dont notre guide nous a expliqué tous les détails. Je sais maintenant que quand il y a des sortes de petites vagues dessinées sur le bas du ventre d'un personnage, ça veut dire que c'était un prisonnier à qui on a coupé les parties génitales pour éviter qu'il ne se rebelle. Charmant, non ? Les fouilles continuent toujours sur le site dont la majeure partie reste encore inexplorée.



Puis comme j'adore les marchés, hier, nous sommes allés visiter celui de Tlacolula, à quelques kilomètres de Oaxaca. C'est un marché énorme où, paraît-il, se pratique encore le troc. Les femmes se baladent avec leur tablier fleuri et de beaux foulards colorés dans les cheveux et portent leurs courses sur leur tête, soutenues par leurs épaisses tresses. On y a dégusté un très bon "pain des morts" et des tacos d'agneau et j'ai dépensé tout mon argent en artisanat (ben oui, c'est bientôt Noël !).

mardi 25 octobre 2011

Me voilà de retour de notre atelier de fabrication de vélos-machines à San Lorenzo Texmelucan avec des gamins de 5 communautés en conflit. J'étais un peu inquiète avant d'arriver, car je m'attendais à plus de tensions entre les ados dont certains ont vu leur père ou leur frère tué par des membres de la communauté d'autres participants. Mais tout s'est très bien passé. Les mômes n'avaient pas l'air de se détester et ont bossé ensemble sans aucun problème.

On est partis vendredi à 4h du matin avec 9 amis de Oaxaca et de Mexico. La route était super belle, au milieu des montagnes et des champs tapissés de roses d'Inde, la fleur des morts, que les Mexicains déposent sur les autels qu'ils consacrent à leurs morts lors de la Toussaint. Mais, encore une fois, entre les virages à 90°, les nids de poules et les bouts de route effondrés, j'ai cru qu'on n'allait jamais arriver vivants !



La plupart d'entre nous avait peu d'expérience en fabrication de vélos-machines, notamment René et moi, qui avions seulement aidé Draks à construire le vélo-mixeur "girafe". Mais comme on manquait de "professionnels", Draks nous a donné la charge d'une équipe de six gamins. Je doutais de notre réussite, surtout qu'on était sensés finir la machine en une journée, mais avec mes maigres connaissances en mécanique vélo, la débrouillardise de René et le manuel de fabrication rédigé par CACITA, on y est arrivés et on a même été la deuxième équipe à terminer ! Et voilà le résultat : un magnifique vélo-moulin, qu'il ne reste plus qu'à peindre !



Ça a été vraiment le fun de bosser avec ces gamins, qui se sont montrés super intéressés et pas trop désespérés par notre incompétence. Les filles étaient un peu timides au début et avaient un peu peur des outils électriques, mais on les a un peu poussées (surtout René, qui laissait à peine les garçons toucher aux outils !) et, à la fin, elles se battaient presque pour les utiliser. Ça faisait plaisir à voir, surtout dans une société comme celle du Mexique, qui est encore très machiste.



 En parallèle à l'atelier de vélos-machines, Pancho et Chucho ont mis en place une radio qui diffusait dans tout le village. J'étais la plupart du temps trop occupée pour écouter ce qui s'y racontait, mais j'ai vu quelques-uns des gamins y participer avec une éloquence impressionnante. Quelques professeurs et membres de la communauté ont aussi participé, en espagnol et en zapotèque et toute notre équipe a été interviewée, une fois notre vélo-moulin terminé.



Retro a également animé un atelier de stencil, qu'il a malheureusement dû écourter, car la fabrication des machines nous a pris plus de temps que prévu.


Nous avons fini le weekend par une présentation des machines sur la place du village. Sur la photo, on ne voit presque que des hommes. Les femmes sont arrivées plus tard, dans leurs belles robes à fleurs, et se sont montrées au moins aussi intéressées que les hommes, mais mon appareil photo n'avait malheureusement plus de batterie.

lundi 17 octobre 2011

Cette semaine, on a continué la construction des toilettes sèches : on a presque fini les chambres où seront stockés et compostés les excréments et on a commencé à installer la tuyauterie. Malheureusement, on ne va sans doute pas pouvoir finir ces toilettes avant mon départ, car les clients n'ont plus assez de sous pour continuer et qu'on a deux autres projets qui vont occuper toute la fin du mois : un atelier de fabrication de vélos-machines avec des jeunes de communautés en conflit, le weekend prochain, et la deuxième partie de notre intervention auprès des gamins d'Eloxochitlán pour la construction de toilettes sèches dans leur école, à la fin du mois, suivie des fêtes de leur village.


Pendant que le ciment des toilettes séchait, on a monté un vélo-mixeur "girafe" pour la foire-expo écolo de ce weekend (il est beau, hein ?!). J'ai pas encore appris à souder, et comme on est un peu toujours dans le rush, je sais pas si je vais avoir le temps d'apprendre. Mais je regarde faire, pis j'apprends d'autres trucs, comme couper le métal, par exemple. Et je peaufine mes connaissances en mécanique vélo.



La foire-expo s'est très bien passée. On a vendu plein de pulque, une boisson fermentée faite à partir de l'agave, que les enfants mixaient avec un des vélos-mixeurs. Sans exagérer, notre stand était le plus fun de la foire !



Je voulais mettre plus de vidéos, mais la connexion Internet est trop mauvaise. Je réessayerai une autre fois...

jeudi 6 octobre 2011


Comme je vous le disais la semaine dernière, nous avons à nouveau présenté CACITA dans une école jeudi dernier. L'idée, cette fois-ci, est que les gamins construisent un vélo-machine. Notre présentation était un peu meilleure que la dernière fois, mais Draks a encore eu du mal à ne pas partir dans des longueurs incompréhensibles pour les enfants. Ceux-ci étaient quand même super enthousiastes et, à la fin de la présentation, nous ont même demandé nos autographes ! C'était peut-être dû au fait qu'on était suivis par l'équipe de tournage des Nouveaux Explorateurs. D'ailleurs, vous nous verrez peut-être sur Canal+ dans quelques mois !


Dimanche, j'ai accompagné deux amis à l'anniversaire de l'oncle de l'un d'entre eux. Au menu : bouc cuit dans la terre avec son bouillon et tout plein de bonnes choses. Le tout bien entendu arrosé d'un bon mezcal tout droit sorti d'un jerrican.


Cette semaine, on a commencé à construire des toilettes sèches chez des amis de Draks. On n'est que tous les deux alors on bosse vraiment dur. J'ai fait mes premiers pas en maçonnerie et je me débrouille pas mal, mais je finis la journée bien crevée. On essaye de recruter des amis pour nous aider, mais c'est pas gagné !






Voilà pour les nouvelles. Plus de photos de la construction des toilettes sèches au prochain épisode et, j'espère, bientôt des vidéos de quelques vélos-machines !

mercredi 28 septembre 2011

Désolée pour ce long silence, je n'ai pas eu beaucoup accès à Internet dernièrement. Tout d'abord parce que des amis m'ont embarquée dans un trip de trois jours à l'Istmo, 4h au sud de Oaxaca, pour la Vela, une fête traditionnelle. Les femmes portaient de beaux costumes dont les fleurs se reflétaient dans leur chevelure et nous avons dansé la cumbia jusqu'au petit matin.
À peine rentrée à Oaxaca, Draks et Fernanda, de CACITA, m'ont embarquée à leur tour pour un atelier avec des écoliers de San Antonio Eloxochitlán, une communauté perdue au milieu des montagnes. L'objectif était d'étudier avec eux l'utilité et la possibilité de construire des toilettes sèches dans leur école. C'était super drôle de discuter avec les gamins. C'était la première fois que CACITA travaillait avec des enfants aussi jeunes alors notre présentation n'était pas vraiment adaptée. On est en train d'essayer d'améliorer ça avec Draks pour une présentation qu'on va faire jeudi.

Marché d'Eloxochitlán


D'ailleurs, je ne vous ai pas vraiment expliqué ce que c'est CACITA. Le nom veut dire "Centre autonome pour la création interculturelle de technologies appropriées". L'objectif de CACITA est de développer et promouvoir des outils durables adaptés aux besoins des familles et des communautés locales. Leur activité principale, c'est la production de bicimáquinas, ou vélo-machines : des machines qui fonctionnent avec un mécanisme de vélo (comme le vélo-mixeur sur la photo). Mais CACITA donne également des ateliers de construction de toilettes sèches, de construction écologique, de fabrications de fours solaires, etc.




  




L'atelier de CACITA
Le dortoir/salle TV

Les toilettes (sèches, bien sûr)

lundi 12 septembre 2011

C'était une première semaine plutôt calme à CACITA. Drácula doit faire des petits boulots par-ci par-là, car CACITA ne lui permet pas de gagner sa vie. Il a donc passé plusieurs jours à faire des travaux chez une amie. J'en ai profité pour visiter Oaxaca, qui est une jolie petite ville d'environ 250 000 habitants. Je me suis perdue dans les rues aux façades colorées et dans les nombreux marchés couverts, j'ai visité le centre culturel Santo Domingo, un ancien monastère reconverti en musée d'anthropologie sur la région de Oaxaca, et le jardin ethnobotanique. Petit tour en photos :







J'ai aussi découvert la vie nocturne mexicaine : le mezcal, les corridos et une pratique paraît-il relativement nouvelle appelé toque, proposée par de jeunes vendeurs ambulants qui font le tour de bars pour proposer ce "service". Il s'agit de faire une ronde entre tous les participants en se tenant la main et le premier et le dernier de la ronde tiennent chaque bout d'un appareil qui lance des décharges électriques. Le vendeur augmente progressivement l'intensité de la décharge, qui circule entre tous les participants, jusqu'à ce que l'un d'entre eux ne supporte plus la tension et brise la ronde.

mercredi 7 septembre 2011

Je reprends où je m'étais arrêtée hier. Je disais donc, jeudi, j'ai pris le bus pour Puebla, où m'attendait Antonio, un ami de Luis. Il devait donner deux cours juste après mon arrivée et je l'ai donc suivi à l'université. Les cours s'intitulaient "développement humain dans un monde globalisé" et "développement durable et qualité de vie". Antonio m'a présentée à ses élèves comme exemple d'un mode de vie alternatif. J'étais toute gênée, mais c'était rigolo de répondre aux questions des élèves ("et qu'en disent tes parents ?").



Le lendemain, j'ai visité Cholula, une petite ville à côté de Puebla, où les Espagnols ont construit une église sur une pyramide précolombienne, avec les pierres de cette dernière. Il paraît que la ville de Cholula compte 365 églises. Je n'en ai pas compté autant, mais c'est vrai qu'il y en a beaucoup et de très jolies. Notamment celle de Tonantzintla, décorée avec des motifs indigènes :

Samedi, on est allés se balader sur le volcan Iztaccíhuatl (ça veut dire femme blanche) avec Antonio et sa copine Rosa. Mais à peine sortis de la voiture, il s'est mis à tomber des cordes et comme on était à plus de 4500 m d'altitude, on est vite redescendus pour se réchauffer avec un bon atole, une boisson chocolatée à base de maïs.

Dimanche, j'ai pris le bus pour Oaxaca et j'ai passé tout l'après-midi à essayer de trouver CACITA. Finalement, Drácula est venu me chercher. Drácula, c'est un des fondateurs de CACITA. Pour l'instant, on est seulement lui, moi et David, un jeune de Chihuahua qui est là pour deux semaines et qui se fabrique un vélo-pompe à eau. Ces trois premiers jours, j'ai surtout bossé à remettre en état un vélo pour pouvoir l'utiliser pendant mon séjour ici, mais dès demain, je devrais commencer à travailler sur un vélo-moulin.

mardi 6 septembre 2011

Désolée pour le retard, je suis arrivée à CACITA tard dimanche, après avoir passé des heures à essayer de trouver cet endroit que personne n'avait l'air de connaître et hier on a bossé jusqu'à 21h, presque non-stop et CACITA n'a pas de connexion Internet en ce moment.

Donc, résumé de ces dix derniers jours... Mardi, je suis allée visiter le musée d'anthropologie de Mexico. Le musée est énorme, alors je me suis concentrée sur la région de Oaxaca, puisque c'est là que je vais passer les deux prochains mois. J'ai beaucoup aimé les dessins des Codex, comme celui-ci (photo), où Monsieur 8 Mort, Oeil d'Aigle, perfore la narine de son camarade.
Le soir, je suis allée à un souper freegan et végétalien que Benjamin organise chaque mardi pour remercier ses hôtes de l'héberger gratuitement.

Le lendemain, j'ai visité la maison de Frida Kahlo et Diego Rivera. J'y ai passé plusieurs heures et je n'ai donc pas eu le temps d'aller visiter la maison de Trotsky, qui se trouve pourtant juste à côté. Par contre, j'ai pu faire un petit tour dans le joli quartier de Coyoacan. Le soir, j'ai retrouvé Luis pour aller au ciné, voir "Un homme qui pleure". Pas mal, mais sans plus.



Le jeudi, j'ai pris le bus pour Puebla, mais je vous raconterai ça plus tard, car on m'attends pour manger...

lundi 29 août 2011

Bien le bonjour de Mexico ! Je suis arrivée samedi matin après un petit road trip avec les parents et la grand-mère d'Amin. Comme d'habitude, j'ai dormi presque tout du long, mais j'ai quand même pu profiter de jolis paysages désertiques et de quelques mini-tornades.


Nous sommes allés à Zacatecas, une petite ville minière super jolie, toute en pierres roses, où Pancho Villa gagna une importante bataille contre les fédéraux, lors de la révolution des années 1910.

Ensuite, nous nous sommes rendus à Aguascalientes, où nous avons fait un tour en tramway et visité le musée de José Guadalupe Posada, où sont exposées nombre de ses caricatures squeletiques, dont celle-ci d'Emiliano Zapata :

Enfin, jeudi, nous sommes allés à Guadalajara, ville la plus belle du monde après Paris, selon le papa d'Amin. Nous y avons visité la Cathédrale, l'hospicio Cabañas (une institution de bienfaisance du XIXe siècle, avec de nombreuses cours intérieures), le Palais du Gouvernement (avec ses fresques du Muraliste José Clemente Orozco, notamment le Hidalgo incendiero, qui est assez impressionnante).


Vendredi soir, j'ai dit au revoir aux parents et à la grand-mère d'Amin et j'ai pris le bus pour le DF (c'est-à-dire le Distrito Federal, c'est-à-dire Mexico). J'y ai rencontré Luis, mon hôte de Couchsurfing, super sympa, qui m'a entraînée dans un trip a vélo avec ses amis qui fut tout une aventure !
J'ai dû faire l'aller en bus, car quelques minutes après avoir quitté la maison, les frein de mon vélo on tout a coup cessé de fonctionner et je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour m'arrêter que de foncer dans Benjamin, qui n'a pas trop compris ce qui lui arrivait. J'ai fini ma course par terre et si je n'avais pas eu de casque, je ne sais pas dans quel état j'aurais fini (morale de l'histoire : portez un casque les amis !). Le vélo en tout cas, n'a pas tenu le choc.
J'ai donc retrouvé mes nouveaux amis à San Martin de las piramides, où nous avons passé la nuit avant d'aller visiter les pyramides de Teotihuacán.
L'après-midi, je suis rentrée au DF en vélo avec Benjamin et Javier et ça a été la pire balade à vélo de ma vie ! Les voitures nous frôlaient à toute allure et, heureusement, Benjamin et Javier, qui sont plus habitués à faire du vélo dans ces conditions, me servaient en quelque sorte de gardes du corps et nous sommes arrivés sans une égratignure.

Aujourd'hui, j'ai retrouvé Michal, ami polonais rencontré à Montréal par l'intermédiaire de mon couchsurfeur Billy. J'adore cette impression de tisser une toile à travers le monde avec tous ces amis que je rencontre et que je retrouve ailleurs et qui rencontrent d'autres amis, etc.