mercredi 2 avril 2014

Misiones

 [BO : kilometro 11 en guarani]

J’ai finalement gagné ma bataille contre les punaises de lits (enfin, je crois). Ça n’a pas été facile. Ces sacrées bestioles ne rendent l’âme qu’à plus de 55°C ou moins de -10°C. Après avoir fait le tour des laveries de Salta pour découvrir que la lessive à l’eau chaude n’était pas une habitude dans ces contrées, j’ai finalement envahi la cuisine de l’hostal pour faire bouillir mes vêtements dans une grande marmite pendant que ce qui ne pouvait pas subir ce traitement faisait un tour au freezer. Puis j’ai fini par adopter la dernière stratégie qu’il me restait : la fuite !







J’avais contacté Francisco, un couchsurfeur de Posadas qui venait tout juste de s’inscrire sur le site. Il ne pouvait pas m’héberger, mais a proposé à sa collègue, Florencia, de se lancer dans l’aventure. Elle a accepté. Tous deux étaient plus excités l’un que l’autre d’héberger une étrangère et le contact est tout de suite très bien passé. Francisco est venu me chercher à la gare routière et m’a présentée à sa maman dans l’espoir que cette dernière accepte d’héberger de futurs voyageurs de passage. Florencia m’a ensuite prise sous son aile, m’a fait la manucure (sa mère a un salon de beauté), m’a présentée à ses amis, m’a emmenée à une fête de famille, m’a offert des boucles d’oreille et des chaussons, etc. Bref, me voilà encore une fois traitée comme une princesse. Je me sentais un peu mal au début, mais je me suis rendu compte en discutant avec eux qu’à leurs yeux, ce que je leur apporte en leur racontant mon mode de vie vaut largement toutes ces attentions. J’ai comme à mon habitude organisé une soirée crêpe (avec de la vraie farine de blé noir bio, merci papamaman!) et, pendant toute la préparation et tout le repas, j’ai été littéralement bombardée par tout le monde de questions sur ma vie, mon pays, ma langue, mes voyages, etc.




Florencia a quitté son emploi et a donc plein de temps pour me faire visiter les environs. La région de Misiones est magnifique. Végétation vert vif sur terre rouge brique. J’ai enfin vu des nandous. Tout un troupeau même ! J’ai aussi vu des singes, des toucans, des pécaris, un puma, etc. Mais ça c’était dans un refuge pour animaux, alors ça ne compte pas. Mais ça m’a quand même permis de tester les qualités de mon nouvel appareil-photo acheté au Paraguay (depuis Posadas, il y a juste un pont à traverser pour s’y rendre et tout y est beaucoup moins cher qu’en Argentine).









On est allées visiter Las Marías, un producteur de maté, de thé, de bétail et de bois. L’entreprise est presque une ville en soi, avec 90 familles d’employés vivant sur place, un club de sport, un hôpital, une école, une université et un restaurant. La guide présentait l’entreprise comme une œuvre sociale ou presque (les employés qui vivent sur place ne payent pas de loyer, ni l’eau ni l’électricité, l’école pour leurs enfants est gratuite, tout comme les soins de santé). Sceptique, j’ai demandé à Florencia ce qu’elle en pensait et elle m’a dit que tous les membres de sa famille qui travaillaient ou avaient travaillé pour Las Marías étaient très contents de leur sort.



Dans la série « communauté ouvrière et sociale », nous avons aussi visité San Ignacio Mini, une mission jésuite guarani. On était presque seules sur le site, à se balader entre les ruines couleur terre (donc, ici, rouge pétant) et les arbres tropicaux. Un régal ! Pour l’explication de ce qu’étaient ces missions, je vous laisse lire l’article de mes amis Goyette et Uncas, qui sont beaucoup plus zélés que moi dans l’écriture de leur blog.