Un mois sans écrire et tant de choses à raconter. Devant l’ampleur de la tâche, je vais être fidèle à mes habitudes et faire court en laissant les images parler d’elles-mêmes (profitez-en, parce que mon appareil a finalement rendu l’âme après des années de bons et loyaux services – et de mauvais traitements, je l’avoue).
Mes chers parents et mon grand frère
préféré m’ont rejointe à Salta pour un petit road trip dans la
région. Je ne savais pas grand-chose sur le nord-ouest argentin, à part
que les gens qui en revenaient avaient les yeux brillants de
souvenirs. Je n’ai pas été déçue : chaque jour on avait
l’impression d’être dans le plus bel endroit du monde, jusqu’au
lendemain, où on découvrait des paysages encore plus
impressionnants. Un crescendo d’émotions qui nous en a mis plein
les yeux. De la terre et de la roche de toutes les couleurs (qui
m’ont fait réaliser l’ampleur des progrès que j’avais encore
à accomplir à l’aquarelle), des animaux bizarres (c’est quoi
cette espèce de marmotte avec des oreilles de lapin et une queue
d’écureuil ?), des cactus en pagaille, un panorama sec à
crever puis, au détour d’un virage, le vert vif du fond d’une
vallée, des gens absolument adorables (tous, vraiment, j’ai
rarement vu ça, même à Montevideo) et, bien sûr, le bonheur de se
retrouver en famille après plus de trois ans. En quinze jours à
quatre dans une voiture, on ne s’est presque pas engueulés (bien
moins que ce dont on est capables en tout cas) et on a pu faire de
belles photos de famille mémorables que l’on gardera précieusement
jusqu’à la prochaine occasion (si on a l’air d’avoir de
grosses joues, c’est parce qu’elles sont pleines de feuilles de
coca, pour supporter l’altitude – 4300 m ce n’est pas rien
quand même).
Et voilà, mes parents sont retournés
sur le vieux continent, mon frangin dans le froid canadien et je me
retrouve à nouveau seule à Salta, avec pour toute compagnie les
voyageurs de passage et les punaises de lit que j’ai ramenées du
nord et dont j’ai infesté l’hôtel, ce qui fait que je suis
comme en quarantaine dans une chambre, ce qui n’est pas pour me
déplaire. Au programme : encore quelques jours ici à
travailler, puis je remonte vers la province de Misiones et les
chutes d’Iguazú, avant de retraverser la frontière brésilienne.
J’entame le chemin du retour en quelque sorte...