[BO : kilometro
11 en guarani]
J’ai finalement gagné ma bataille
contre les punaises de lits (enfin, je crois). Ça n’a pas été
facile. Ces sacrées bestioles ne rendent l’âme qu’à plus de
55°C ou moins de -10°C. Après avoir fait le tour des laveries de
Salta pour découvrir que la lessive à l’eau chaude n’était pas
une habitude dans ces contrées, j’ai finalement envahi la cuisine
de l’hostal pour faire bouillir mes vêtements dans une grande
marmite pendant que ce qui ne pouvait pas subir ce traitement faisait
un tour au freezer. Puis j’ai fini par adopter la dernière
stratégie qu’il me restait : la fuite !
J’avais contacté Francisco, un
couchsurfeur de Posadas qui venait tout juste de s’inscrire sur le
site. Il ne pouvait pas m’héberger, mais a proposé à sa
collègue, Florencia, de se lancer dans l’aventure. Elle a accepté.
Tous deux étaient plus excités l’un que l’autre d’héberger
une étrangère et le contact est tout de suite très bien passé.
Francisco est venu me chercher à la gare routière et m’a
présentée à sa maman dans l’espoir que cette dernière accepte
d’héberger de futurs voyageurs de passage. Florencia m’a ensuite
prise sous son aile, m’a fait la manucure (sa mère a un salon de
beauté), m’a présentée à ses amis, m’a emmenée à une fête
de famille, m’a offert des boucles d’oreille et des chaussons,
etc. Bref, me voilà encore une fois traitée comme une princesse. Je
me sentais un peu mal au début, mais je me suis rendu compte en
discutant avec eux qu’à leurs yeux, ce que je leur apporte en leur
racontant mon mode de vie vaut largement toutes ces attentions. J’ai
comme à mon habitude organisé une soirée crêpe (avec de la vraie
farine de blé noir bio, merci papamaman!) et, pendant toute la
préparation et tout le repas, j’ai été littéralement bombardée
par tout le monde de questions sur ma vie, mon pays, ma langue, mes
voyages, etc.
Florencia a quitté son emploi et a
donc plein de temps pour me faire visiter les environs. La région de
Misiones est magnifique. Végétation vert vif sur terre rouge
brique. J’ai enfin vu des nandous.
Tout un troupeau même ! J’ai aussi vu des singes, des
toucans, des pécaris, un puma, etc. Mais ça c’était dans un
refuge pour animaux, alors ça ne compte pas. Mais ça m’a quand
même permis de tester les qualités de mon nouvel appareil-photo
acheté au Paraguay (depuis Posadas, il y a juste un pont à
traverser pour s’y rendre et tout y est beaucoup moins cher qu’en
Argentine).
On est allées visiter Las Marías, un
producteur de maté, de thé, de bétail et de bois. L’entreprise
est presque une ville en soi, avec 90 familles d’employés
vivant sur place, un club de sport, un hôpital, une école, une
université et un restaurant. La guide présentait l’entreprise
comme une œuvre sociale ou presque (les employés qui vivent sur
place ne payent pas de loyer, ni l’eau ni l’électricité,
l’école pour leurs enfants est gratuite, tout comme les soins de
santé). Sceptique, j’ai demandé à Florencia ce qu’elle en
pensait et elle m’a dit que tous les membres de sa famille qui
travaillaient ou avaient travaillé pour Las Marías étaient très
contents de leur sort.
Dans la série « communauté
ouvrière et sociale », nous avons aussi visité San Ignacio
Mini, une mission jésuite guarani. On était presque seules sur le
site, à se balader entre les ruines couleur terre (donc, ici, rouge
pétant) et les arbres tropicaux. Un régal ! Pour l’explication
de ce qu’étaient ces missions, je vous laisse lire l’article
de mes amis Goyette et Uncas, qui sont beaucoup plus zélés que moi
dans l’écriture de leur blog.
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