Je me baladais avec
Coline et Lisa, mes deux colocs françaises. On venait de voir une
super expo de photos dans une petite librairie de la vieille ville.
Un artiste de Montevideo qui avait décidé de prendre une photo par
jour pendant toute l’année 2012. On est sorties de là inspirées
et encore plus amoureuses de cette ville. On fait donc un petit
détour par la rambla pour rentrer chez nous, le nez en l’air et
l’appareil photo à la main.
On passe alors au
coin d’une rue toute jolie, avec des maisons de couleurs, des
plantes grimpant le long des murs et des pots de fleurs en boîte de
conserve. Je l’avais déjà repérée et ajoutée à ma liste des
choses à dessiner à Montevideo. On décide de s’y aventurer.
L’ambiance a l’air plutôt familiale. Des amis partagent le maté
sur un banc, des voisins discutent au pas d’une porte. Mais on a un
peu l’impression de faire une intrusion dans un lieu privé. Les
gens nous regardent avec plus d’insistance qu’ailleurs. J’ai
d’instinct rangé mon appareil photo dans mon sac.
À mi-hauteur, deux
gars s’approchent de nous en nous demandant l’heure. Le
temps de se dire que ce n’est peut-être pas le meilleur endroit
pour sortir son portable et regarder l’heure, l’un des gars s’est
déjà emparé du sac de Coline, tire brusquement dessus et part en
courant avec son butin et son compère. On les regarde s’éloigner,
hébétées, sans savoir quoi faire. Personne ne réagit dans la rue,
à part une femme qui nous demande ce qui s’est passé et nous dit
« allez-vous-en ! » On se dirige donc, un peu choquées, vers la maison pour que Coline appelle sa banque pour faire opposition sur sa carte avant d'aller porter plainte au commissariat.
Montevideo nous
paraît tout à coup beaucoup moins accueillante, même si cela
aurait aussi bien pu nous arriver à Paris ou à Marseille. Le pire,
outre la perte pour Coline de son sac, sa carte de crédit, son
portable et son appareil-photo, c’est le sentiment de
vulnérabilité, la sensation désagréable de ne pas pouvoir se
promener librement où on veut. D’un autre côté, cette
mésaventure nous aura peut-être appris à mieux écouter notre
instinct...
Le comble : même si cette mésaventure a dû être particulièrement désagréable (j'espère d'ailleurs qu'elle n'aura pas de conséquence pour Coline), j'avoue qu'elle est agréable à lire. C'est ça d'avoir du style !
RépondreSupprimerEstelle
Ca craint ! Heureusement que ce n'était que matériel, même si vous avez du être bien choquées...
RépondreSupprimerJ'espère que le moral est bon quand même, passe de bonnes fêtes !
Des bises depuis New York,
Laure (Cohort :P)