mardi 4 février 2014

L’Uruguay... c’est un peu comme le Brésil... en plus petit...




Bon, le carnaval ne vaut sans doute pas l’équivalent lusophone. Pour l’instant, je suis plutôt déçue : beaucoup d’attente pour pas grand-chose, peu d’ambiance, des groupes qui font un peu tous la même chose. Avant le défilé d’ouverture, je me demandais pourquoi mes colocs uruguayens snobaient autant cet événement. Maintenant je sais. J’ai quand même aimé le défilé des écoles de samba. Avec les plumes et tout, on s’y croyait ! Et j’attends encore de voir les défilés des llamadas (percussion et danse) et un ou deux tablados (spectacles de danse et de chant avec costumes et maquillage) pour clore mon jugement. Je vous mets quand même une petite vidéo :





 


Par contre, dimanche, c’était la fête de Iemanjá, déesse de la mer dans la religion umbanda. Et ça, j’ai kiffé, comme on dit ! Laissez-moi vous raconter tout ça en images...











Iemanjá est une divinité d'origine africaine très célébrée au Brésil. Elle est donc souvent représentée avec la peau noire. Mais le syncrétisme religieux l'a associée à la Sainte Vierge et elle a peu à peu changé de couleur de peau.
 








La plage Ramírez était bondée de familles qui venaient déposer des offrandes dans des petites barques bleu et blanc.




Les gens s'avançaient dans la mer, tout habillés (souvent avec de longues robes blanches pour les femmes), pour déposer leur offrande le plus loin possible.











Parfois seuls...













... parfois en groupes.





Les offrandes faites à Iemanjá sont notamment des fruits, des fleurs (surtout des oeillets blancs, mais aussi quelques roses en plastique bleu), des bougies, des bijoux, du parfum, du rouge à lèvres (tout ce qu'on peut associer à la féminité en fait, car c’est aussi la déesse protectrice des femmes)...



... et des coqs morts (d’après mon coloc Gabriel, l’animal de Iemanjá est le canard, mais apparemment ça ne court pas les rues en Uruguay, alors ils ont pris ce qu’ils trouvaient pour les sacrifices)




Malheureusement pour les croyants, le vent leur était contraire, ce qui signifie que Iemanjá a rejeté toutes leurs offrandes sur la plage : ils n’auront pas de chance cette année !


J’ai fait un tour au bord de l’eau et j'y ai trouvé de tout. Les Uruguayens n'étant pas particulièrement sensibilisés au respect de l'environnement, jeter autant de plastique, polystyrène et autres matières totalement pas biodégradables n'a pas l'air de les déranger. Il y avait quand même une association écolo qui distribuait des dépliants pour inciter les adeptes à privilégier les offrandes biodégradables.





Les gens creusaient aussi des cratères partout sur la plage pour y allumer des bougies. La nuit tombée, la plage ressemblait à un grand gâteau d'anniversaire !



Assis à regarder le soleil se coucher, mon coloc m'a raconté une version de l'histoire de Iemanjá. C'était une belle femme, mariée à Saint Roch (je ne me souviens plus du nom de l'orixa – la divinité umbanda – auquel il est associé). Mais elle aimait beaucoup les hommes et trompait tout le temps son mari. Or le chien de Saint Roch la suivait partout et faisait part de ces infidélités à son maître.



Je n'ai pas bien compris pourquoi, mais un jour elle décida de s'enfuir. Le chien se lança à ses trousses et, en arrivant au bord de la mer, elle trébucha et s'entailla la poitrine sur un rocher. Son sang s'écoula dans la mer et elle mourut.







Après cette triste histoire, une petite vidéo d'une des danses pratiquées lors de la célébration de Iemanjá. Les danseurs entrent dans une sorte de transe et sont possédés par des orixas, d'où leur comportement bizarre :

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